Une longue ligne de télémesures.

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Abuser, exagérer, c’est faire preuve de sérieux !

Provocation ! vont hurler les personnes vertueuses … ce titre est un scandale !

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Ben oui, un chtipeu je l’avoue. Encouragé par ces premiers résultats, la sagesse pousses à dépasser les bornes. OUI, abuser pour une fois peut s’avérer prudent ! L’idée consiste à pousser le bouchon volontairement trop loin. En fait de bouchon, c’est des capteurs dont il est question ici.
Encore plus, jusqu’à faire déborder le verre, c’est à dire augmenter encore la longueur de la ligne de dialogue de 4,8 mètres. Une deuxième rallonge copiée sur la première a été réalisée pour compléter le matériel expérimental de torture électronicorobotesque. Par rallonge, il faut comprendre que l’une des fiches est de type mâle pour s’insérer directement sur la ligne initiale. C’est long, outrageusement long. Un rapide calcul du genre 4 + 4,8 = 8,8 mètres de distance n’est pas très parlant. Pourtant, grâce à cette étendue filaire, on peut placer la station météo dans la cuisine pour la consulter au « pti deuje », et les capteurs trois étages plus haut sur la toiture.

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– Vont avoir le vertige les captulateurs !

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Et bien pas de problème, le dialogue s’initialise immédiatement et dans le plus grand silence malgré la distance, on entend rien, mais ça cause du pays en binaire. C’est magique le blablabla série.
Pour valider avec crédibilité une telle longueur de ligne, des essais poussés doivent impérativement compléter la simple mise en service de cette longue limande. NANO MÉTÉO sur le bureau, ligne branchée qui fait tout le tour du laboratoire, on peut commencer la campagne de validation.

Jamais assez prudent quand on va rendre public.

Entre réaliser un petit appareil pour son compte personnel, et le proposer en ligne pour encourager des lecteurs à s’engager dans la même voie il existe un gouffre. L’internaute peut être séduit par le descriptif, et faisant confiance à l’auteur va investir du temps et des finances. La confiance se mérite, et moralement l’auteur doit mettre en œuvre tous ses moyens techniques pour traquer impitoyablement toutes les faiblesses de l’objet technique dont il propose la description, car le bon fonctionnement d’un prototype ne prouve absolument pas sa reproductibilité. Nous savons que les composants qui entrent dans la composition d’un ensemble sont tous affectés d’une dispersion de caractéristiques inhérente aux processus industriels. Imaginez que deux ou trois composants sur le prototype ont été dimensionnés avec des valeurs critiques. La chance a favorisé le concepteur, et les « plus » de l’un compensent les « moins de l’autre ». Le bébé fonctionne à merveille.
Statistiquement, il n’y a aucune raison pour qu’il en soit ainsi chez les nombreux lecteurs, avec pour conséquences des disfonctionnements et des déconvenues. Hors celui qui a été tenté par la réalisation décrite n’a pas forcément les compétences pour trouver l’origine du problème. Il ne dispose pas obligatoirement non plus des moyens d’analyse qui sont à la disposition du « créateur ». C’est la raison pour laquelle quand on décide de publier une description, moralement on s’engage à pousser le plus loin possible la recherche d’éventuels problèmes pour s’assurer d’une grande tolérance dans le comportement du système proposé, et ce aussi bien logiciel que matériel. C’est dans cette optique que la ligne a été portée à presque neuf mètres de long et qu’elle va être soumise à un interrogatoire « virulent ». Ce chapitre n’est qu’une façon de vous présenter quelques façons de procéder quand on aborde le chapitre de la fiabilité. D’une façon très générale :

• On exagère techniquement le prototype pour en caricaturer le comportement,
• On injecte un signal « nerveux » à son entrée. (Ici le début de la ligne de transmission.)
• On observe à la loupe ce que devient le signal en sortie. (L’extrémité avec les capteurs.)
• On évalue le taux de dégradation du signal et on compare à la tolérance acceptable.

Clef de voûte de tout laboratoire d’électronique, que ce soit en loisir ou en professionnel, l’oscilloscope est de loin le stéthoscope le plus efficace pour « voir » ce qui se passe. Bien que la majorité du temps un simple multimètre bas de gamme se montre largement suffisant, dès que l’on monte un peu en technicité, cet appareil s’avère indispensable. Le mien accuse plus de quarante années de bons et loyaux services. Quand j’en ai fais l’acquisition, son prix d’achat était très déraisonnable au regard de mes maigres revenus à cette époque. Si j’ai consenti ce sacrifice, c’est que moralement c’était acceptable, n’ayant pas encore de charge de famille. Je n’ai JAMAIS REGRETTÉ CET INVESTISSEMENT. Quarante années, c’est une éternité par rapport à l’évolution des techniques et des besoins de diagnostic … et bien il reste d’actualité en performances malgré son volume et son tube cathodique ringard. Si je me suis fourvoyé à ajouter ce petit chapitre, c’est pour attirer votre attention sur un point que je crois très important. Le jour où vous déciderez de faire l’acquisition d’un tel appareil, consacrez vraiment du temps aux choix de celui qui sera l’élu …

Admission du patient dans la clinique.

Avant de soumettre notre longue longue ligne de télémesures à des tortures électrisantes, commençons par faire connaissance. En effet, bien que copiée sur sa sœur Femelle/Femelle la rallonge présente quelques petits détails de fabrication qui peuvent vous aider. Par ailleurs, il faut effectuer la campagne de validation en situation réelle, c’est à dire avec en bout de ligne les capteurs tels qu’ils seront utilisés dans la pratique. Comme il s’agit d’une application « sédentaire », on peut se permettre un encombrement plus important. Alors autant vous proposer une variante qui intègre une LED de sentinelle « déportée », mais également une interface de pilotage d’un éventuel système de chauffage fonctionnant en logique positive. Le frère à souder reprend du service …

Bien qu’entièrement copié sur les deux fiches femelle de la première ligne de transmission, quelques subtilités dans la confection méritent d’être soulignées. En A nous avons le petit circuit imprimé pour la fiche mâle de la rallonge avec en B le petit connecteur à y souder. En C le circuit imprimé est copié intégralement sur celui de la ligne Femelle/Femelle. Pour mémoire, sur ces deux circuits est ajouté en surimpression jaune le contour de la petite plaque de circuit prépercé qui va servir de bride à la limande. Cette bride est immobilisée sur C par les deux ponts E dessinés en vert et soudés sur les pistes cuivrées de la petite plaque à 4 x 8 trous. Si ces deux ponts en fil de câblage rigide touchent les pistes cuivrées en traversant C ils peuvent créer des court-circuits entre les broches extrêmes de D. C’est la raison pour laquelle les pistes cuivrées ont été coupées en X pour isoler. On peut toutefois simplifier. Au lieu de faire des ponts « verticaux », on peut les faire « horizontaux » comme en F. Du coup ils sont plus courts, et surtout les isolements tels que ceux en Y ne sont plus justifiés. On gagne en simplicité. (Comme quoi copier n’est pas malin !)
Autre différence, le connecteur femelle D présente des broches longues. Soudées sur une longueur de presque cinq trous, la rigidité et la solidité sont évidentes. Par contre, les broches mâles en B sont bien plus courtes. Leur encastrement fait à peine la longueur d’un trou. Pour améliorer la rigidité une petite échancrure est pratiquée sur la plaque A permettant un encastrement symbolisé par les deux flèches rouges. Il faudra particulièrement soigner les soudures. La Fig.63 présente la fiche mâle en préparation, la croix jaune précisant que la coupure des pistes n’est plus justifiée. Dans le médaillon rouge on voit bien que la longueur des soudures sera faible et l’on devine l’échancrure. Pour son compte la Fig.64 détaille le dégagement, la petite pièce étant vue par dessus.
Il est manifeste sur la Fig.65 que mis à part les deux ponts pour tenir la bride située dessous, la fiche femelle de la rallonge est identique en tout points à celles de la ligne de 4 mètres. Elle en adopte exactement les mêmes dimensions. Notez que la limande  est séparée en conservant sur l’un des fils extrêmes le bord rouge qui permet d’en repérer immédiatement l’orientation aux deux extrémités.

Colorié en rouge le fil de la nappe situé sur le bord permet d’orienter correctement la ligne sans avoir à tracer des repères rouges comme c’était le cas sur la Fig.61 du cordon initial. Le dessous est toujours englué dans sa gangue de colle Araldite assurant la protection mécanique des petits fils soudés et leur isolement électrique. Rien de vraiment neuf à ce sujet. Les petits ponts de fil pour serrer la bride sont pliés  (Tels des agrafes.) et soudés sur les pistes cuivrées.
C’est fait, notre « exubérante » ligne de télémesures est complète. Il ne nous reste plus qu’à agencer le module qui sera branché à son extrémité et l’on va pouvoir passer aux essais.

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