Bon, c'est moi qui raccroche le wagon.
J'ai repensé au problème exposé ici et je l'ai formulé ainsi :
Pensée :
Qu'est ce que la pensée ?
Est-ce juste une voix qu'on entends dans sa tête et qui précède (parfois) ce que l'on dit ?
Est-ce simplement un mécanisme constructif des idées ? Est-ce plus complexe que cela ?
Mots :
Quel est le rôle d'un mot, dans le mécanisme de la pensée ?
Est-ce LA brique élémentaire ?
Peut-on penser sans mots ?
Un mot est-il un attribut permettant l'identification, ou encore une définition qu'on associe à un sens, à une idée ? C'est uniquement ça ?
Prenons un exemple simple au sens conceptuel : une pomme. "pomme" est une référence à un objet tangible, palpable. Une construction des caractères/souvenirs de ce que constitue une pomme est une "notion de pomme". C'est une agrégation d'autres "notions" partagées (couleur rouge, texture lisse au toucher, odeur et goût sucrée, élasticité craquante sous la dent, ... des stimuli électriques classés selon leur source, leur forme ?) en une situation précise, celle de la présence de l'objet "une pomme". Le mot sera entendu, puis associé à cette agrégation. Et ce mot reviendra à chaque fois qu'on pensera à cette agrégation. Le mot est-il donc une clé primaire de cette agrégation, de ce concept ? Une idée manipulable de manière unitaire, sans faire appel à l'ensemble des concepts, mais en les gardant à porté en cas de besoin ?
À la relecture de ce fil, j'ai envie d'ajouter les points suivants à la nouvelle ébauche que je viens de reproduire ici.
Effectivement, il faut associer également aux stimuli ressentis des actions correspondantes : la notion de "texture lisse au toucher", ça va avec l'idée de saisir l'objet. Donc l'idée action/ressenti, au lieu de l'idée ressenti.
Effectivement aussi, le mot semble n'être que complémentaire de l'agrégation d'idées action/ressenti qui devrait être réalisée par la machine. Mais si le mot ne vient qu'après la construction de l'agrégation, comment évaluer extérieurement cet apprentissage tant que le mot (clé primaire ?) n'est pas appris ? Est-ce faisable seulement par l'observation extérieure des connections réalisées, jusqu'à un point de complexité ou le mot devient possible ? En fait, plus j'y pense, plus je pense que oui.
Maintenant, ce qui ne me paraît plus si important ni compliqué que ça, c'est tous les modules dont je parlais. Finalement, si on cherche à réaliser une vrai "intelligence" indépendante, est-ce que ces modules ne vont pas tous se décomposer en stimuli/actions et en la construction d'associations entre nœuds conceptuels initialement vierges, comme je suppose que le fait un enfant humain ? Par exemple, la couleur rouge. Est-ce que le concept couleur rouge ne va pas simplement venir de la corrélation trouvée entre les représentations machines de deux images perçues contenant du rouge ? Est-il nécessaire d'écrire un module spécifique pour coder cela, ou celui-ci est-il "appris" simplement en suivant les recherches de similarités ? Est-ce que ce n'est pas cela la clé pour gagner
encore un niveau d'abstraction du mécanisme de la pensée, par rapport au paradigme des mots/briques unitaires ? Est-ce que ça marcherais avec tous les modules dont on à parlées avant ? (par exemple l'idée/mot "politique", ça se construirait une fois les mots de base appris, sur des agrégations ayant déjà associées un mot, justement.)
La machine associée devra effectivement disposer de plusieurs interfaces avec le monde extérieur.
-Confort/douleur : niveau de batterie faible = douleur ?
-Vue : pas lue comme une vidéo, lue plutôt en cercles concentriques à partir du centre d'une image capturée (grandissants jusqu'à ce que l'attention soit relâchée ?) sous forme de stimuli élémentaires RGB ?
-et déplacement physique et orientation de "l'œil", toujours selon des mouvements chiffrés ;
-Toucher : l'action, donc un bras/main articulé ?
-et sensation tactiles (codées numériquement, résistance chiffrée sur une durée déterminée, puis grilles plus complexes quand la coordination chiffre de commande de la main/mouvement de la main apparaitra ?
-Odorat et gout ? Est-ce nécessaire ?
-Ouïe : retranscrite en sons (durée, hauteur, longueur et timbre(sinusoïdale complexe, mais ce n'est pas le plus utile à décrypter pour l'apprentissage), sont des données purement chiffrables qui définissent totalement un son). Coder une augmentation du stimuli douleur pour les volumes trop forts peut s'avérer utile...
-et haut parleur.
Voilà pour les modules purement "physiques", auxquels j'ajouterai néanmoins, et ce dans un registre totalement "physique" au sens de la machine aussi.
-une ligne de commande ?
-avec des commandes actions directes sur ses données internes, dans un premier temps
-avec une possibilité de module de dialogue formel, quand on jugera bon d'intégrer des mots sous forme informatique directement sur des concepts ? Est-ce que ce sera nécessaire ? Est-ce que ce sera intéressant en terme de développement ?
Au niveau "cérébral": une structure de développement de connaissances permettant
-la détection de similarité dans des stimuli/actions indépendants ou croisés
-l'enregistrement (création de nœuds identifiants ces similarités pluri-stimuli/actions) lors de ces détections
-un mécanisme de renforcement de ces nœuds lors de leur redétection
-un mécanisme d'oubli progressif si ceux-ci ne sont jamais redétectés
-un mécanisme d'agrégation/généralisation de ces nœuds par similarités entre eux
-un mécanisme de correction ?
Bon, dernier point, je n'ai pas (et n'aurais probablement jamais) la machine qui me permettrai de faire ça, et je n'y connait rien en robotique (d'ailleurs, est-ce nécessaire de donner corps, ou est-ce que l'extraction de donnée accessibles massivement sur internet ne serait pas suffisant ?), mais l'aspect logiciel/intelligence qui est derrière est mon domaine de compétence et m'intéresse particulièrement (et la programmation des filtres tels que celui de l'œil que j'ai décrit, c'est je pense une peccadille). Je pense que j'essaierai de mettre en place un tel système un jour ou j'aurais le temps, donc toute piste d'analyse ou commentaire à ce propos m'intéresse.