C’est durant cette campagne de tests que l’on va transgresser les consignes qui étaient imposées aux opérateurs radio devant fractionner les messages pour ne pas qu’ils soient trop longs. Nous allons réaliser des transmissions fictives très longues et nous assurer que le démonstrateur fournit des résultats fiables par comparaison avec ceux de l’[Énigma] de référence. Pour ce dernier test du Brouilleur on va modifier tous les paramètres sur les deux machines, y compris les Indexations internes des rotors. Les textes envoyés comporteront toutes les lettres de l’alphabet placées dans un ordre quelconque.
Un jeu d’essai vraiment complet.
Comme pour notre premier essai on va soumettre un texte de 360 lettres, qu’il n’est pas question de frapper au clavier une à une et de valider à chaque fois. Nous allons donc utiliser un protocole très facile par usage du Copier/Coller dans la procédure qui va suivre. Dans ce but nous allons utiliser le message particulier de la Fig.102 dans lequel les 360 lettres sont ordonnées de façon aléatoire et repérées par groupes de dix. Chaque ligne comporte soixante caractères pour respecter la limite de saisie du Moniteur de l’IDE. Mis à part les quatre dernières lettres, pour le reste, l’ensemble comporte le même nombre pour chaque lettre de l’alphabet.
MANIPULATIONS :
01) Pour la forme « repartir de zéro » avec un RESET.
02) Éventuellement frapper un ‘m‘ pour valider le bruiteur.
03) Frapper un ‘t‘ pour imposer le mode TEXTE.
04) On prend le manipulateur Morse virtuel avec ‘&‘.
05) Copier dans la Fig.102 la ligne du haut.
06) Dans la fenêtre saisie du Moniteur Coller ce texte et valider.
07) Copier dans la Fig.102 la ligne avec les lettres oranges. (Copier dans le fichier Codeuse Énigma.pdf.)
08) Coller ce texte dans la fenêtre se saisie du Moniteur et valider. (Tant que l’on ne quittera pas le mode CRYPTAGE avec ‘&’ le démonstrateur continuera à chiffrer et présenter proprement.)
09) Continuer ces Copier / Coller avec les lignes à caractères violets, marron, kaki et bleus.
10) Revenir en mode commande avec la consigne ‘&‘. On obtient le résultat de la Fig.103 dans lequel les trois premières lettres du GROUPE d’identification sont repérées en rose et le trio final sous la fenêtre de la machine [EFS] repéré en vert pastel.
11) Sur l’[Énigma] de référence on vérifie qu’en bas du coffret la petite fenêtre de visualisation des textes soumis et chiffrés est ouverte. Dans son menu de la Fig.82 cliquer sur View Key.
12) Configuration de la codeuse vérifiée orienter ses Rotors en [ERW].
13) Dans le menu valider maintenant l’option Auto Typing.
14) Dans la Fig.102 Copier l’intégralité du texte.
15) Dans la grande fenêtre de saisie supposée vide Coller l’intégralité du texte. Choisir dans la petite fenêtre d’option en bas à gauche la rapidité Very Fast.
16) Terminer par Start. Le programme enchaîne les manipulations à une cadence impressionnante et termine comme sur notre prototype sur la combinaison [EFS] ce qui est de très bonne augure.
17) Un dernier clic dans la petite fenêtre d’affichage des deux lignes en bas de la machine. Une nouvelle fenêtre contextuelle s’ouvre, et à l’intérieur on peut observer que l’intégralité des 360 caractères chiffrés correspond bien à celle formatée par P12.
Ce test sévère nous permet de considérer que le Brouilleur est totalement fiable.
Brouillons les pistes !
Façon comme une autre d’indiquer que par ce test ultime du Brouilleur nous allons encore modifier tous les paramètres sur les deux machines « en concurrence ». Pour le plaisir, cette dernière expérience se fait « en situation », c’est à dire que nous allons reprendre l’initialisation dans la table de la Fig.47 mais cette fois pour le 24 Février 1942 sauf qu’ici le tableau des FICHES croisées ne sera pas pris en compte car non émulé pour le moment sur le démonstrateur P12.
MANIPULATIONS : (Suite)
18) Reprendre « er » pour modifier uniquement le Brouilleur.
19) Frapper dans l’ordre ‘3‘, ‘5‘, ‘2‘, ‘4‘, ‘17‘, ‘13‘, ‘j‘, ‘d‘, ‘h‘ et ‘b‘ correspondant au 24/02/1942.
20) Consigner ‘t‘ puis ‘&‘ pour revenir en mode CRYPTAGE.
21) Pour cet exemple on va soumettre aux deux machines un très long texte de 1440 lettres. Dans ce but on va saisir sur le clavier virtuel quatre fois les 360 lettres de la Fig.102 ce qui impose on s’en doute une grande rigueur car on devra réitérer vingt quatre fois le Copier/Coller précédent.
22) Sortir du mode avec ‘&‘. (OUF !) La petite fenêtre de la machine affiche [LIR].
23) Sur [Énigma] de référence c’est bien plus convivial. On reprend exactement la procédure précédente en débutant par l’initialisation rigoureuse de la chiffreuse.
24) Réitérer l’option View Key pour s’assurer de la bonne configuration.
25) Ne pas oublier d’orienter les trois Rotors dans la combinaison [JDH].
26) Redonner le long texte à Auto Typing en effectuant cette fois quatre Copier/Coller du texte complet. ATTENTION : Le premier coller doit écraser le texte initial.
27) Valider avec Start. C’est ici que l’on apprécie la rapidité du traitement.
28) Refaire strictement la même manipulation mais en donnant pour orientations de départ la combinaison particulière [VZY] qui est prévue pour engendrer dès la première lettre soumise à la machine l’entrainement des deux Rotors de gauche.
• Pour finir nous allons effectuer un test ultime en brouillant encore les cartes et 3000 lettres !
Rassurez-vous, avec un tant sois peu de méthode ce sera un jeu d’enfant. Action :
29) On débute cette dernière expérience en réinitialisant les Rotors dans une nouvelle configuration inédite du genre ‘3‘, ‘1‘, ‘4‘, ‘24‘, ‘9‘, ‘10‘, ‘l‘, ‘g‘, ‘y‘ et ‘c‘.
30) Puis les deux commandes classiques ‘s‘ confirmé par ‘o‘ pour le cas où nous désirerions effectuer encore quelques essais avec cette configuration.
31) Frapper ‘t‘ pour confirmer le mode TEXTE puis ‘&‘ pour débuter le CRYPTAGE.
32) Copier dans la Fig.102 la quatrième ligne avec les caractères marrons.
33) Faire cinquante fois Coller/Valider dans la ligne de saisie du Moniteur.
34) Revenir en mode COMMANDES avec ‘&‘ la fenêtre indique [QWI].
35) Sur [Énigma] imposer la même configuration sans oublier de changer le Réflecteur en C.
36) Ne pas oublier d’orienter les Rotors en [LGY].
37) Consigne View Key pour vérifier la conformité et invoquer Auto Typing.
38) Écraser le texte présent par dix fois Coller.
39) Copier le texte ainsi formé et le Coller quatre fois. (Façon rapide d’effectuer 50 clones.)
40) Valider : Festival de transmission Morse à cadence automatique et POFFffff … on termine ce long chiffrage avec une fenêtre qui affiche le fameux [QWI]. (C’est bon pour le moral !)
41) Un dernier petit clic de souris dans la petite fenêtre d’affichage des deux lignes en bas du coffret. La fenêtre contextuelle s’ouvre et affiche un contenu strictement identique à celui produit par notre prototype. Difficile d’effectuer un test aussi exigeant que celui-ci.
CONCLUSION : Les deux représentants de l’illustre codeuse présentent strictement des comportements identiques et sur trois derniers tests pour le moins sévères. Nous pouvons raisonnablement considérer que notre Brouilleur est totalement conforme à celui de la chiffreuse réelle et maintenant envisager d’émuler le « câblage immatériel » du tableau des FICHES croisées.
Un état des lieux en conclusion.
Force est de constater que pour ajouter la nouvelle fonction qui fait tourner le Rotor central et celui de gauche, nous n’avons consommé que 2% de la zone réservée au programme, l’occupation passant de 35% à 37%. Ayant également ajouté l’option de configuration par défaut, celle de modification des orientations initiales et la commande ‘*’, le dialogue Homme/Machine s’est enrichi. L’augmentation des textes affichés consomme 59 octets dans la mémoire dynamique dont l’occupation passe de 35% à 38% ce qui laisse encore 1254 octets de disponibles. Ce n’est certainement pas l’écriture des séquences pour simuler le tableau des fiches croisées qui va engendrer une boulimie d’octets, on peut donc penser sans risque de se tromper que nous n’atteindrons probablement pas 50% d’utilisation des ressources de l’ATmega328.
Conclusion n°1 : Il est tout à fait envisageable de réaliser une réplique matérielle de la codeuse ÉNIGMA avec un vrai clavier, un tableau de fiches croisées réel, des rotors moulés en 3D pour aboutir à un ensemble réaliste. Toutes les routines de traitement de l’information seront directement récupérables et surtout il restera probablement assez de place pour gérer des moteurs animant les roues du Brouilleur, un petit écran pour permettre l’initialisation, un bruiteur pour les erreurs etc. Optimiser comme nous l’avons fait engendre un gaspillage colossal, puisque sur la carte NANO nous n’allons consommer que la moitié des ressources. Consolons-nous … ce n’est qu’un gaspillage immatériel. En revanche la place économisée ouvre des perspectives vraiment alléchantes. Une dernière petite conclusion me semble utile :
Sur la Fig.104 on frappe un C et la codeuse allume l’ampoule du B suite aux diverses permutations. Dans notre machine virtuelle actuelle nous disposons des Rotors et des Réflecteurs. Ils sont câblés virtuellement entre eux. Il ne reste plus qu’à effectuer le câblage logiciel du tableau des FICHES croisées ici en bleu clair et notre ÉNIGMA sera complète, objet du chapitre suivant.
La suite est ici.